Baignade dans le passé.

Depuis qu'elle avait accepté Hila dans la tribu du Murmure Nina Rika ne s'était plus montrée. La jeune sorcière en avait donc profité pour découvrir un peu plus Wild Visions. Elle avait du mal à l'admettre, mais ce territoire était le plus beau qu’elle n’avait jamais. La nuit, les deux lunes se reflétaient dans les grands lacs qui brillaient comme du cristal. De grands pins entouraient ce vaste espace et l’on entendait les grelots des fées bouger lorsque le vent jouait avec les branches d’arbres. Chaque son, chaque couleur était unique.
De l’endroit où elle était, la jeune sorcière entendait l’eau de la cascade tomber avec violence sur les rochers 70 mètres plus bas. Hila resta longtemps à observer le paysage environnant. Elle allait descendre de l’arbre lorsqu’elle aperçut une étrange silhouette. Pour éviter que l’ennemi –car s’en était un puisqu’elle ignorait de qui il s’agissait- ne sente arriver Hila, cette dernière changea d’arbre. Ainsi, le vent et son odeur ne la trahiraient pas.
Silencieusement et à plusieurs reprises la sorcière sauta sur une autre branche. Elle finit par se retrouver juste au dessus de sa proie. Pour mieux l’observer, la jeune femme se mit accroupie, la main gauche touchant le tronc, la droite prête à sortir une épée.

* Oh, c’est un homme …* pensa Hila, déçue.

Intriguée par la posture de ce dernier, elle tendit l’oreille. Après un temps, de l’incompréhension pu se lire sur son visage.

* Et, … il pleure ?!*

Mécontente elle sauta de l’arbre et atterri juste devant le jeune homme, surpris par cette venue si soudaine. Hila n’aimait pas les gens qui pleuraient. C’était réservé aux faibles. Pleurer n’apporte rien, pas même du bien être ou du soulagement.
Non pas pour changer les idées du jeune homme, mais plutôt pour se divertir elle, la jeune femme sortit son arme, un sourire sur les lèvres laissant apparaître ses canines blanches.

<< Tu n’as donc que cela à faire ; pleurer… Quelle belle prestation pour un esclave du Cri.>>

Sa voix était cassante, pleine de reproche. Elle s’arrêta un moment et repris, le sourire encore plus large qu’auparavant.

<< Il y en a encore beaucoup des comme toi ? >>

Hila n’attendait pas vraiment de réponse. En fait ; elle n’avait déjà plus envie de se battre. Elle était de ces personnes se lassant vite des activités mais surtout des gens. Elle rangea son épée et d’un saut, atteignit la première branche du pin. Elle repartait lentement pour laisser le temps à l’esclave de répondre quelque chose. Même un mot pourrait être drôle à entendre.